Décorticage sanitaire du pétoncle

L’OPN, la Région Normandie, la Direction Générale de l’Alimentation et le laboratoire national de l’Anses ont cofinancé une étude portant sur l’efficacité du décorticage sanitaire du pétoncle vanneau (Aequipecten opercularis) pour éliminer la présence éventuelle de phycotoxines. Cette étude confirme l’efficacité du décorticage sanitaire.

Le risque phycotoxine et le décorticage sanitaire?

Les pectinidés sont des mollusques  bivalves. Ils se nourrissent en filtrant les particules de grandes quantités d’eau de mer. Lorsque certaines conditions sont réunies (température, ensoleillement, salinité…), des développements importants de micro-algues surviennent (blooms de phytoplancton) dont certaines contiennent des bio-toxines. Certaines de ces toxines peuvent provoquer des troubles digestifs(toxines DSP) ou neurologiques (toxines ASP).

 

Les toxines sont accumulées dans les glandes digestives, les barbes et le corail des mollusques. Par conséquent, le décorticage des pétoncles et coquilles en noix blanches (muscle) permet d’éliminer ces toxines. Leur consommation ne présente plus de danger. Ce constat fonde le principe du décorticage sanitaire. Il s’agit d’une mesure de restriction sanitaire pouvant s’appliquer en cas de dépassement des seuils en matière de phycotoxines.

 

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Phycotoxine de Wikipédia en français (auteurs)

Schématiquement, le phytoplancton est suivi dans l’eau par un réseau de surveillance national réparti sur l’ensemble du littoral toutes les semaines, tous les 15 jours ou tous les mois, selon des procédures déterminées.

Les limites maximales des teneurs en phycotoxines des mollusques bivalves sont établies dans le Règlement (CE) n°853/2004.

Les modalités de décorticage sanitaire concernant l’ASP ont été définies dans la décision (CE) n° 226/2002. Elles s’appliquent uniquement aux coquilles Saint-Jacques en cas de fermeture de zones contaminées. Toutefois, les contaminations par les toxines DSP sont les plus fréquentes. Pour celles-ci, il n’existe toujours aucune reconnaissance réglementaire du décorticage sanitaire, que ce soit pour le pétoncle ou la coquille Saint-Jacques.

L’efficacité du décorticage sanitaire

Pourtant, au vu des données scientifiques disponibles, la mise en œuvre d’une filière de décorticage sanitaire vis-à-vis des toxines lipophiles DSP est possible et de nature à maîtriser le risque.

Ainsi, l’étude cofinancée par l’OPN avec la Région Normandie, la DGAL et l’Anses viennent confirmer l’efficacité du décorticage sanitaire. Cette conclusion est issue de la synthèse et l’interprétation de 240 résultats d’analyses menées sur 120 spécimen de pétoncles. Le rapport d’étude a été rendu par l’Anses en juin 2017.

Cette nouvelle étude a permis à la DGAL de motiver une demande de reconnaissance de l’efficacité du décorticage sanitaire et sa prise en compte par la réglementation européenne.

Quelles perspectives?

Le processus réglementaire européen suit son cours. La commission européenne souhaite au préalable obtenir une expertise de l’autorité européenne de sécurité des aliments. Pour la pêche normande, cette reconnaissance est très attendue.  Ainsi, en 2017, les pêcheries de pectinidés françaises (coquilles Saint-Jacques et pétoncles), principalement réparties sur la façade maritime de la Manche, a généré un CA de près de 80 M€, réalisés par une flottille de 700 navires, employant environ 2.500 marins.

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